
Zhana Yordanova
Merci M., pour toi, pour tout.
"Essayer encore.
Rater encore.
Rater mieux encore.
Ou mieux plus mal.
Rater plus mal encore.
Encore plus mal encore.
Jusqu'à être dégoûté pour de bon.
Vomir pour de bon.
Partir pour de bon.
Là où ni l'un ni l'autre pour de bon.
Une bonne fois pour toutes pour de bon."
Samuel Beckett, Cap au pire.
Je vais essayer encore.
contusions, Posté le mardi 15 mars 2016 08:51
J'ai porté plainte oui, mais... je sais pas, une part de moi dit que j'aurais pas dû parce que c'est lui gâcher la vie (oui même si il a gâché la mienne et que depuis j'arrive pas à marcher dans la rue tranquille et patati et patata, j'ai développé de telles névroses c'est dingue). Aujourd'hui je suis allée me promener, j'ai fumé tout du long, sale habitude que j'ai reprise, je voulais juste planer un peu.
En fait, lundi matin j'ai pris le train (après avoir pris deux billets pour rien, d'ailleurs, ça fait toujours plaisir), je suis arrivée à Lyon vers midi/midi et demi. J'avais cours, et à la base j'avais décidé d'y aller puis à peine arrivée, je me suis effondrée sur mon lit et je pouvais plus en bouger. J'ai sombré dans un sommeil profond jusqu'à 15h puis j'ai pris une douche, longue douche (j'ai regretté après parce que ça a enlevé un peu de sperme et donc de preuves), puis j'ai pris un billet en urgence pour chez moi. Ma mère ne savait rien, je suis rentrée chez moi à 22h je me suis écroulée de fatigue, elle savait qu'il y avait quelque chose mais me voyant épuisée comme ça elle a laissé courir. Le lendemain matin, idem, réveillée à 7h mais impossible de bouger, elle est venue me voir vers 9h j'étais en pleurs, recroquevillée, impossible de bouger, je crois même l'avoir repoussée tellement j'avais peur. Je lui ai tout dit. Elle a été adorable. Elle m'a accompagnée au commissariat, faire les examens gynécos, le médecin m'a fait un certif pour "attester qu'il y a bien eu viol" (et le mot a résonné en moi je t'assure), l'examen gynéco a été horrible, ils mettent en place des cellules psys et la femme qui s'est occupée de moi s'est montrée très douce en me disant sans cesse que je pouvais arrêter si "je me sentais pas bien". Après, je suis restée chez moi jusqu'au dimanche, j'en ai parlé à une amie qui est en droit, elle m'a informée des peines, des risques qu'il encourait, ça m'a fait peur, je sais que j'ai environ un an et demi pour me rétracter mais quoi..? Il le mérite, oui, c'est sûr et j'en souffre encore mais je sais pas si je suis capable d'aller jusqu'à là.
Je suis rentrée hier soir à Lyon, ça a été dur, ça l'est encore, je peine à tenir debout, de plus en plus.
Merci de ton soutien. Mince, tu sembles énormément souffrir ces derniers temps (et tes derniers articles ne sont pas gais du tout en plus).
Je suis là si tu as besoin de parler, j'espère que tu le sais.
Je t'embrasse.